Le changement climatique représente l’un des plus grands défis auxquels l’humanité est confrontée au 21e siècle. Ses impacts se font déjà sentir à travers le monde, avec des températures record, des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et des perturbations des écosystèmes. Face à cette menace croissante, de nombreux efforts sont déployés pour lutter contre le réchauffement climatique et s’adapter à ses conséquences. Cet article fait le point sur les progrès réalisés jusqu’à présent, les obstacles qui subsistent et les solutions prometteuses pour l’avenir.

État des lieux du changement climatique

Des températures en hausse constante

Les données scientifiques sont sans appel : le réchauffement climatique s’accélère à un rythme alarmant. L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne mondiale de 1,52°C supérieure à l’ère préindustrielle. Cette tendance se poursuit en 2024, avec un mois de janvier record à 13,14°C en moyenne, soit 0,70°C au-dessus des normales de la période 1991-2020.

Ces chiffres montrent que nous nous rapprochons dangereusement du seuil critique de 1,5°C de réchauffement, considéré comme un point de basculement par les scientifiques. Au-delà, les conséquences du changement climatique risquent de devenir irréversibles et catastrophiques. Les modèles climatiques prévoient que si nous continuons sur notre trajectoire actuelle d’émissions de gaz à effet de serre, nous pourrions atteindre ce seuil dès 2030, voire plus tôt.

L’augmentation des températures n’est pas uniforme à travers le globe. Certaines régions, comme l’Arctique, se réchauffent beaucoup plus rapidement que la moyenne mondiale. Ce phénomène, connu sous le nom d’amplification arctique, a des conséquences dramatiques sur la fonte des glaces polaires et le dégel du pergélisol, libérant encore plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Des impacts déjà visibles

Le réchauffement climatique n’est pas une menace lointaine, ses effets se font déjà sentir dans de nombreux domaines. Les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient à travers le monde, avec des conséquences dévastatrices pour les populations et les écosystèmes. Les canicules deviennent plus fréquentes, plus intenses et plus longues, mettant en danger la santé des personnes vulnérables et affectant la productivité agricole. En Europe, la canicule de l’été 2023 a battu tous les records, avec des températures dépassant les 40°C dans de nombreux pays.

Les sécheresses s’intensifient également, notamment dans les régions méditerranéennes et subtropicales. Ces épisodes de sécheresse prolongée ont des impacts majeurs sur l’agriculture, la disponibilité en eau potable et la biodiversité. Dans le même temps, les précipitations extrêmes et les inondations deviennent plus fréquentes dans certaines régions, causant des dégâts considérables aux infrastructures et mettant en danger les populations.

La fonte accélérée des glaces polaires et des glaciers de montagne contribue à la hausse du niveau des mers, menaçant les zones côtières et les petites îles. Selon les dernières projections du GIEC, le niveau des océans pourrait augmenter de 30 à 110 cm d’ici la fin du siècle, en fonction des scénarios d’émissions. Cette élévation du niveau marin met en péril de nombreuses villes côtières et pourrait forcer des millions de personnes à se déplacer dans les décennies à venir.

Les écosystèmes sont également profondément affectés par le changement climatique. La perturbation des cycles saisonniers modifie les périodes de floraison et de migration, désynchronisant les interactions entre les espèces. Les récifs coralliens, véritables hotspots de biodiversité, sont particulièrement menacés par le réchauffement et l’acidification des océans. On estime que 70 à 90% des récifs coralliens pourraient disparaître avec un réchauffement de 1,5°C, et la quasi-totalité avec 2°C de réchauffement.

L’Europe est particulièrement touchée, avec un réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne mondiale. Les conséquences économiques et sociales se font déjà sentir, notamment à travers les pertes liées aux catastrophes naturelles. Les vagues de chaleur, les sécheresses et les incendies de forêt ont causé des dommages considérables ces dernières années, affectant l’agriculture, le tourisme et la santé publique.

L’agriculture est l’un des secteurs les plus vulnérables au changement climatique. Les modifications des régimes de précipitations, l’augmentation des températures et la multiplication des événements extrêmes affectent les rendements agricoles et la qualité des cultures. Dans certaines régions, comme le pourtour méditerranéen, la production de certaines cultures traditionnelles pourrait devenir impossible d’ici la fin du siècle si le réchauffement se poursuit au rythme actuel.

Les impacts du changement climatique ne se limitent pas à l’environnement et à l’économie. La santé humaine est également menacée, de manière directe et indirecte. Les vagues de chaleur augmentent les risques de mortalité, en particulier chez les personnes âgées et les populations vulnérables. Le changement climatique favorise également l’expansion géographique de certaines maladies vectorielles, comme le paludisme ou la dengue, vers des régions jusqu’alors épargnées.

Face à ces constats alarmants, la communauté internationale a pris conscience de l’urgence d’agir. Les efforts pour lutter contre le changement climatique se sont intensifiés ces dernières années, avec des avancées significatives dans plusieurs domaines.

Les progrès réalisés dans la lutte contre le changement climatique

Des engagements internationaux renforcés

La prise de conscience mondiale s’est traduite par des accords internationaux ambitieux, marquant un tournant dans la lutte contre le changement climatique. L’Accord de Paris, adopté en 2015 lors de la COP21, représente une étape historique dans les négociations climatiques internationales. Pour la première fois, tous les pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, avec l’objectif commun de limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et si possible à 1,5°C.

Cet accord a permis de fixer un cap commun et d’inciter les pays à prendre des mesures concrètes. Il a également instauré un mécanisme de révision régulière des engagements nationaux, reconnaissant que les efforts initiaux n’étaient pas suffisants pour atteindre les objectifs fixés. Depuis son adoption, l’Accord de Paris a servi de cadre de référence pour les politiques climatiques nationales et internationales.

La COP26, qui s’est tenue à Glasgow en 2021, a marqué une nouvelle étape dans le renforcement des engagements internationaux. Face à l’urgence climatique, de nombreux pays ont revu à la hausse leurs objectifs de réduction des émissions. L’Union européenne s’est notamment engagée à réduire ses émissions d’au moins 55% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, contre un objectif précédent de 40%. Les États-Unis, de retour dans l’Accord de Paris après le retrait décidé par l’administration Trump, ont annoncé un objectif de réduction de 50-52% de leurs émissions d’ici 2030 par rapport à 2005.

La COP26 a également vu l’adoption du « Pacte de Glasgow pour le climat », qui appelle à accélérer les efforts pour réduire l’utilisation du charbon et des autres combustibles fossiles. Pour la première fois dans l’histoire des négociations climatiques, un texte final mentionne explicitement la nécessité de réduire l’utilisation des énergies fossiles, responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre.

Plus récemment, la COP28, qui s’est tenue à Dubaï en 2023, a marqué une nouvelle avancée avec l’engagement d’éliminer progressivement les combustibles fossiles d’ici 2050. Bien que cet objectif puisse sembler lointain, il envoie un signal fort aux investisseurs et aux industriels sur la nécessité d’accélérer la transition énergétique.

Ces accords internationaux ont permis de créer une dynamique positive et d’inciter les pays à prendre des mesures concrètes pour réduire leurs émissions. Toutefois, leur mise en œuvre reste un défi majeur. Les engagements actuels des pays, même s’ils étaient pleinement respectés, ne permettraient pas de limiter le réchauffement à 1,5°C, ni même à 2°C. Il est donc crucial de continuer à renforcer ces engagements et surtout d’accélérer leur mise en œuvre.

Des avancées technologiques prometteuses

L’innovation joue un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. Ces dernières années ont vu l’émergence et le développement rapide de technologies clés qui ouvrent de nouvelles perspectives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux impacts du changement climatique.

Dans le domaine des énergies renouvelables, les progrès ont été spectaculaires. Le coût de l’énergie solaire photovoltaïque a chuté de plus de 80% au cours de la dernière décennie, rendant cette technologie compétitive par rapport aux énergies fossiles dans de nombreuses régions du monde. L’énergie éolienne a connu une évolution similaire, avec des turbines toujours plus puissantes et efficaces. L’éolien offshore en particulier connaît un développement rapide, offrant de nouvelles possibilités pour produire de l’électricité à grande échelle.

Le stockage de l’énergie, longtemps considéré comme le talon d’Achille des énergies renouvelables intermittentes, connaît également des avancées significatives. Les batteries lithium-ion, dont le coût a chuté de près de 90% depuis 2010, permettent désormais de stocker l’électricité à grande échelle et à des coûts compétitifs. De nouvelles technologies de stockage émergent également, comme les batteries à flux, le stockage par air comprimé ou encore l’hydrogène vert, offrant des solutions adaptées à différents besoins et échelles.

Dans le domaine des transports, la mobilité électrique connaît un essor fulgurant. Les ventes de véhicules électriques ont explosé ces dernières années, portées par l’amélioration des performances des batteries, la baisse des coûts et le développement des infrastructures de recharge. Les progrès dans le domaine de l’hydrogène vert ouvrent également de nouvelles perspectives pour la décarbonation des transports lourds, du maritime et de l’aviation.

L’efficacité énergétique, souvent considérée comme le « premier carburant », bénéficie également des avancées technologiques. Les nouveaux matériaux isolants, les systèmes de gestion intelligente de l’énergie ou encore les procédés industriels optimisés permettent de réduire significativement la consommation d’énergie dans tous les secteurs.

La capture et le stockage du carbone (CSC) est une technologie qui suscite un intérêt croissant. Elle permet de capter le CO2 émis par les installations industrielles ou les centrales électriques et de le stocker de manière permanente dans des formations géologiques profondes. Bien que cette technologie soit encore coûteuse et peu déployée à grande échelle, elle pourrait jouer un rôle important dans la réduction des émissions des secteurs difficiles à décarboner, comme la production de ciment ou d’acier.

Ces innovations ouvrent la voie à une transition énergétique plus rapide et moins coûteuse. Elles permettent d’envisager des scénarios de décarbonation profonde de nos économies qui semblaient hors de portée il y a encore quelques années. Toutefois, leur déploiement à grande échelle reste un défi majeur, nécessitant des investissements massifs et des politiques publiques ambitieuses.

Des politiques nationales plus ambitieuses

Face à l’urgence climatique, de nombreux pays ont adopté des objectifs climatiques ambitieux et mis en place des politiques volontaristes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L’Union européenne s’est positionnée comme un leader mondial dans ce domaine, avec son « Pacte vert » (Green Deal) qui vise à faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone d’ici 2050. Cet objectif s’accompagne d’un plan d’action détaillé couvrant tous les secteurs de l’économie, de l’énergie aux transports en passant par l’agriculture et l’industrie.

La France, dans le cadre de ses engagements européens et internationaux, s’est fixé des objectifs ambitieux de réduction de ses émissions. La loi climat et résilience, adoptée en 2021, vise une réduction de 40% des émissions d’ici 2030 par rapport à 1990, et la neutralité carbone d’ici 2050. Pour atteindre ces objectifs, la France mise sur un mix de mesures réglementaires, d’incitations fiscales et de soutien à l’innovation.

Aux États-Unis, après une période de recul sous l’administration Trump, la lutte contre le changement climatique est redevenue une priorité nationale. L’administration Biden a fixé un objectif de réduction des émissions de 50-52% d’ici 2030 par rapport à 2005, et vise la neutralité carbone d’ici 2050. Le plan d’investissement massif dans les infrastructures vertes, adopté en 2021, prévoit des centaines de milliards de dollars pour accélérer la transition énergétique et renforcer la résilience face au changement climatique.

La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, s’est engagée à atteindre son pic d’émissions avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. Bien que ces objectifs puissent sembler moins ambitieux que ceux des pays occidentaux, ils représentent un changement de cap majeur pour l’économie chinoise, fortement dépendante du charbon. Le pays a notamment lancé le plus grand marché carbone au monde en 2021, couvrant plus de 2000 entreprises du secteur énergétique.

Ces engagements se traduisent par des plans d’action concrets : développement des énergies renouvelables, rénovation énergétique des bâtiments, soutien à la mobilité propre, etc. Par exemple, l’Allemagne a annoncé son intention de porter la part des énergies renouvelables dans sa production d’électricité à 80% d’ici 2030, un objectif particulièrement ambitieux pour un pays industrialisé.

Au niveau local, de nombreuses villes et régions ont pris les devants en adoptant des objectifs climatiques plus ambitieux que leurs gouvernements nationaux. Des initiatives comme le C40, qui regroupe près de 100 grandes villes à travers le monde, montrent le dynamisme de l’action climatique à l’échelle locale. Ces villes s’engagent sur des objectifs de neutralité carbone, développent des plans de mobilité durable, encouragent la rénovation énergétique des bâtiments et mettent en place des mesures d’adaptation au changement climatique.

Les défis persistants

Un écart entre les ambitions et la réalité

Malgré les progrès réalisés, les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. Les engagements actuels des pays ne permettent pas de limiter le réchauffement à 1,5°C, ni même à 2°C. Selon les dernières estimations du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), les politiques actuelles nous conduisent vers un réchauffement de 2,8°C d’ici la fin du siècle, bien au-delà des objectifs de l’Accord de Paris.

Cet écart entre les ambitions affichées et la réalité des émissions s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la mise en œuvre des politiques climatiques est souvent plus lente et moins efficace que prévu. Les obstacles politiques, économiques et sociaux freinent la transition vers une économie bas-carbone. Par exemple, les subventions aux énergies fossiles persistent dans de nombreux pays, malgré les engagements répétés à les éliminer progressivement.

De plus, certains secteurs s’avèrent particulièrement difficiles à décarboner. C’est le cas notamment de l’industrie lourde (sidérurgie, cimenterie, chimie), du transport aérien et maritime, ou encore de l’agriculture. Ces secteurs nécessitent des innovations technologiques majeures et des investissements massifs pour réduire significativement leurs émissions.

Enfin, la croissance économique et démographique dans les pays en développement exerce une pression à la hausse sur les émissions mondiales. Bien que ces pays aient le droit légitime de se développer, il est crucial de trouver des moyens de concilier ce développement avec la lutte contre le changement climatique.

La dépendance persistante aux énergies fossiles

Le charbon, le pétrole et le gaz naturel représentent encore plus de 80% de l’approvisionnement énergétique mondial. La transition vers les énergies propres se heurte à des obstacles économiques, politiques et techniques. Les investissements dans les énergies fossiles restent élevés, compromettant les efforts de décarbonation.

Cette dépendance s’explique en partie par l’inertie des systèmes énergétiques existants. Les infrastructures liées aux énergies fossiles (centrales électriques, réseaux de distribution, véhicules) ont une durée de vie de plusieurs décennies et représentent des investissements considérables. Leur remplacement par des alternatives bas-carbone nécessite du temps et des ressources importantes.

De plus, certains pays riches en ressources fossiles sont réticents à abandonner ce qui constitue une part importante de leur économie et de leurs revenus. Les lobbies industriels exercent également une influence significative pour maintenir le statu quo, freinant l’adoption de politiques climatiques ambitieuses.

Enfin, les énergies renouvelables, malgré leurs progrès spectaculaires, font encore face à des défis en termes d’intermittence et de stockage. L’intégration massive d’énergies variables comme le solaire et l’éolien dans les réseaux électriques nécessite des adaptations importantes et des investissements dans les infrastructures de réseau et de stockage.

Les inégalités face au changement climatique

Les pays en développement sont souvent les plus vulnérables aux impacts du changement climatique, tout en ayant le moins de ressources pour s’y adapter. La question du financement de l’adaptation et des « pertes et préjudices » reste un point de tension majeur dans les négociations internationales.

Ces inégalités se manifestent à plusieurs niveaux. Tout d’abord, de nombreux pays en développement sont situés dans des régions particulièrement exposées aux impacts du changement climatique (zones côtières, régions arides, petites îles). Leurs économies sont souvent plus dépendantes de secteurs sensibles au climat, comme l’agriculture ou le tourisme.

De plus, ces pays disposent généralement de moins de ressources financières et techniques pour mettre en place des mesures d’adaptation efficaces. Les infrastructures existantes sont souvent insuffisantes ou inadaptées face aux nouveaux risques climatiques.

La question du financement de l’action climatique dans les pays en développement est au cœur des négociations internationales. Les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir l’atténuation et l’adaptation dans les pays en développement, mais cet objectif n’a pas encore été atteint. De plus, les besoins réels sont estimés bien au-delà de ce montant.

Le concept de « pertes et préjudices » a émergé ces dernières années pour désigner les dommages irréversibles causés par le changement climatique, auxquels il n’est pas possible de s’adapter. Les pays vulnérables demandent la mise en place de mécanismes de compensation, une question qui suscite de vives tensions avec les pays développés.

La résistance au changement

La lutte contre le changement climatique implique des transformations profondes de nos modes de vie et de production. Ces changements se heurtent parfois à des résistances sociétales et économiques, freinant la mise en œuvre des politiques climatiques.

Au niveau individuel, les habitudes de consommation et de mobilité sont parfois difficiles à faire évoluer. La transition vers des modes de vie plus durables peut être perçue comme une contrainte ou une perte de confort. La sensibilisation et l’éducation jouent un rôle crucial pour faire évoluer les mentalités et les comportements.

Au niveau économique, certains secteurs d’activité sont particulièrement affectés par la transition bas-carbone. C’est le cas notamment des industries liées aux énergies fossiles, qui voient leur modèle économique remis en question. La reconversion des travailleurs de ces secteurs et la création de nouveaux emplois « verts » sont des enjeux majeurs pour assurer une transition juste.

Au niveau politique, la mise en œuvre de mesures ambitieuses de lutte contre le changement climatique peut se heurter à des résistances, notamment lorsqu’elles impliquent des coûts à court terme pour des bénéfices à long terme. La prise en compte des enjeux climatiques dans toutes les politiques publiques (énergie, transport, agriculture, aménagement du territoire, etc.) reste un défi majeur.

Les solutions pour accélérer la lutte contre le changement climatique

Renforcer l’action politique et réglementaire

Pour combler l’écart entre les ambitions et la réalité, il est crucial de renforcer l’action politique à tous les niveaux. Au niveau international, cela passe par un rehaussement des objectifs nationaux de réduction des émissions dans le cadre de l’Accord de Paris. Les pays doivent s’engager sur des trajectoires de réduction des émissions compatibles avec l’objectif de 1,5°C, et mettre en place des mécanismes de suivi et de vérification plus stricts.

Au niveau national, l’adoption de législations climatiques ambitieuses est essentielle. Ces lois doivent fixer des objectifs contraignants de réduction des émissions à court, moyen et long terme, et prévoir des mécanismes de contrôle et de sanction. L’exemple du Royaume-Uni, avec son Climate Change Act adopté dès 2008, montre l’efficacité de ce type d’approche.

La mise en place d’une tarification du carbone efficace et généralisée est un levier puissant pour orienter les investissements vers des solutions bas-carbone. Qu’il s’agisse de taxes carbone ou de systèmes de quotas échangeables, ces mécanismes permettent d’internaliser le coût des émissions de gaz à effet de serre dans les décisions économiques. L’Union européenne, avec son système d’échange de quotas d’émission (EU ETS), a montré la voie dans ce domaine, mais il est nécessaire d’étendre et de renforcer ces mécanismes à l’échelle mondiale.

L’élimination progressive des subventions aux énergies fossiles est également une priorité. Ces subventions, estimées à plusieurs centaines de milliards de dollars par an au niveau mondial, constituent un frein majeur à la transition énergétique. Leur réorientation vers les énergies propres et l’efficacité énergétique permettrait d’accélérer significativement la décarbonation de l’économie.

Ces mesures permettraient d’envoyer un signal clair aux acteurs économiques et d’accélérer la transition vers une économie bas-carbone. Elles doivent s’accompagner de politiques de soutien à l’innovation et au déploiement des technologies propres, ainsi que de mesures d’accompagnement pour assurer une transition juste et équitable.

Accélérer l’innovation et le déploiement des technologies propres

L’innovation technologique est un levier essentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il est nécessaire d’augmenter significativement les investissements en recherche et développement dans les technologies vertes. Cela concerne aussi bien l’amélioration des technologies existantes (énergies renouvelables, stockage de l’énergie, efficacité énergétique) que le développement de nouvelles solutions pour les secteurs difficiles à décarboner.

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