Le haut potentiel intellectuel (HPI) est un sujet qui intéresse de plus en plus de monde. Souvent fantasmé comme un don du ciel réservé à une élite, le HPI est en réalité plus commun qu’on ne le pense. On estime que 2 à 5% de la population serait concernée. Mais que signifie vraiment être HPI ? Comment reconnaître si on l’est ? Et comment exploiter ce potentiel pour en faire une force plutôt qu’un fardeau ?
Table des matières
1. Qu’est-ce que le haut potentiel intellectuel ?
Le haut potentiel intellectuel, aussi appelé surdoué ou zèbre, désigne des personnes qui possèdent :
- Un quotient intellectuel supérieur à 130,
- Une façon de penser et d’appréhender le monde différente.
Concrètement, les personnes HPI ont :
- Une mémoire exceptionnelle,
- Une capacité d’apprentissage et de compréhension très rapide,
- Une pensée en arborescence, faisant de nombreuses connexions,
- Une sensibilité et une émotivité très développées,
- Un sens critique aiguisé,
- Une curiosité insatiable dans de nombreux domaines.
Cependant, toutes ces caractéristiques ne sont pas systématiquement présentes chez tous les HPI. Chacun développe sa propre singularité.
2. Les mythes à déconstruire sur le HPI
De nombreux mythes circulent autour des personnes à haut potentiel intellectuel. Il est important de les déconstruire pour mieux comprendre cette particularité cognitive :
- Mythe n°1 : Les HPI sont des surdoués qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent.
Réalité : Un HPI peut aussi bien connaître l’échec scolaire et avoir des difficultés d’apprentissage dans certains domaines. Tout dépend de l’adéquation entre ses besoins spécifiques et son environnement. - Mythe n°2 : Les adultes HPI sont arrogants et imbus d’eux-mêmes.
Réalité : Bien au contraire, la plupart souffrent d’un manque de confiance en eux, ont des difficultés relationnelles et un sentiment de décalage permanent avec la société. - Mythe n°3 : Seuls les enfants issus de milieux favorisés peuvent être HPI.
Réalité : La composante génétique joue un rôle prépondérant dans l’émergence des HPI. Leur naissance dans toutes les classes sociales est aussi aléatoire.
3. Comment reconnaître un HPI chez l’enfant ?
Chez l’enfant, certains signes peuvent alerter les parents sur un possible haut potentiel intellectuel :
- Un développement précoce de la marche et du langage,
- Une soif d’apprendre très importante dès le plus jeune âge,
- Des intérêts très variés (passant de l’astronomie aux dessins animés avec la même passion),
- Une sensibilité exacerbée, pouvant mener à des crises de larmes ou de colère,
- Des questions existentielles dès 4-5 ans,
- Des réflexions et raisonnements déconcertants de maturité.
Cependant, seule une évaluation psychométrique permet de confirmer ou non le diagnostic de haut potentiel intellectuel. Les tests de QI les plus utilisés chez les enfants sont le WPPSI-IV (de 2 ans et demi à 7 ans) et le WISC-V (de 6 à 16 ans).
4. Comment savoir si vous êtes HPI adulte ?
Chez l’adulte HPI, le sentiment diffuse de ne pas être à sa place dans la société revient fréquemment :
- Vous vous sentez incompris(e), et avez peu d’amis proches,
- Vos émotions sont tellement envahissantes qu’elles en sont douloureuses,
- Vous avez une intolérance au stress très faible,
- Vous doutez en permanence de vous-même et de vos capacités,
- Vous êtes sujet(te) à des périodes de grand enthousiasme suivi de phases de dépression (l’ « »effet yoyo » »),
- Vous avez besoin de stimulation intellectuelle constante, sous peine de vous ennuyer rapidement,
- Vous êtes souvent dans la lune, perdu(e) dans vos pensées,
- Vous êtes hyper-sensible aux injustice, à la corruption du monde qui vous révolte.
Là encore, seul le passage d’un test de QI peut permettre de vérifier l’hypothèse d’un haut potentiel. Chez l’adulte, le test le plus utilisé est le WAIS-IV, qui sera bientôt actualisé dans une cinquième version.
5. Déroulement du test de QI pour adultes
Passer ce test de QI nécessite de prendre rendez-vous avec un(e) psychologue ou neuropsychologue formé(e) à cet effet. Comptez entre 200 et 500€ pour une évaluation complète, rarement prise en charge par la sécurité sociale.
L’évaluation se déroule généralement en deux temps :
- Un entretien préliminaire visant à faire connaissance, comprendre les motivations de la démarche du patient et lui présenter le déroulement du test.
- La passation du test WAIS-IV à proprement parler, durant en moyenne 1h30. Il consiste en une dizaine d’épreuves visant à évaluer les capacités dans différents domaines : raisonnement verbal et spatial, mémoire de travail, vitesse de traitement de l’information, etc.
A l’issue du test, vous obtenez un score chiffré pour chaque domaine exploré ainsi qu’un quotient intellectuel global. Un QI supérieur ou égal à 130 permet de confirmer le diagnostic de haut potentiel intellectuel.
6. HPI : comment exploiter son potentiel ?
Se découvrir HPI à l’âge adulte peut être une véritable révélation. Soudain, de nombreuses choses dans votre parcours prennent sens. Pour vous épanouir pleinement après ce diagnostic, il est conseillé de :
- Vous informer le plus possible sur le sujet, afin de comprendre vos particularités et les assumer.
- Consulter un(e) psychologue spécialisé(e), qui vous aidera à explorer vos forces et vos faiblesses pour mieux vivre avec.
- Rejoindre des associations de personnes HPI, pour partager votre expérience et vous sentir moins seul(e).
- Trouver une activité professionnelle qui vous stimule intellectuellement et vous permette d’exprimer votre créativité.
- Vous accorder des temps de repos quand vous vous sentez submergé(e) par vos pensées et émotions.
- Vous entourer de personnes bienveillantes qui vous acceptent tel(le) que vous êtes.
Le HPI n’est ni un fardeau, ni une bénédiction : c’est une particularité cognitive conférant certes des aptitudes spécifiques mais pouvant aussi générer une profonde souffrance. Le principal est de déceler ses besoins propres pour se construire un environnement sur-mesure où s’épanouir.
Vous pensiez n’être ni normal(e), ni à votre place ? Il est possible que vous soyez tout simplement HPI. Osez franchir le pas du test : votre différence pourrait devenir votre plus belle singularité !
Commentaires